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Michel Strauss : violoncelliste engagé

Michel Strauss :

violoncelliste engagé


J’ai eu la chance de rencontrer Michel Strauss pour un nouvel entretien sur ma chaîne YT. Je vous partager ce qui m’a le plus marquée au fil de notre conversation.

Un apprentissage vivant, collectif et joyeux

Dès nos premiers échanges, Michel a insisté : la musique, chez lui, est indissociable de la vie et de son histoire familiale. Plus qu’une vocation, c’est un héritage : une maison où l’on discute, où l’on s’engage, où l’on joue, où les repas rassemblent scientifiques, musiciens, ouvriers… et où l’on fait de la musique ensemble, spontanément, pour le plaisir.

Ce qui m’a touchée, c’est la façon dont Michel décrit ses premiers pas avec le violoncelle. Rien de scolaire, rien de contraint. L’apprentissage était collectif, vivant : on faisait de la musique de chambre dans un atelier, on jouait pour le plaisir, on se levait fièrement quand le thème musical passait par nous… Et déjà, la musique devenait prétexte à la découverte, à la confiance, à l’aventure partagée.

Sa mère, pianiste et pédagogue formée par Nadia Boulanger, a transmis cet amour de la musique et du partage. Son père, pédiatre engagé et résistant, portait une histoire douloureuse, marquée par l’exil et la Shoah. Chez les Strauss, la culture, la discussion, l’engagement étaient au centre du quotidien. Et c’est dans cette humanité que Michel a aussi rencontré, dès l’enfance, celui qui allait devenir son ami pour la vie : Yo-Yo Ma, son « petit frère », avec qui il partage encore aujourd’hui une profonde complicité musicale et humaine.

Découvrez la vidéo : Entretien avec Michel Strauss, violoncelliste engagé

Des rencontres importantes

Quand il évoque ses professeurs : Marie-Thérèse Rab, Jean Brizard, Paul Tortelier, Maurice Gendron, c’est avec une gratitude lucide : il y a eu des rencontres fondatrices, des pédagogies inspirantes, mais aussi des limites. Il ne cache pas la rigidité de certaines méthodes de l’époque : la reproduction à l’identique, le respect absolu des doigtés… tout ce qui peut finir par étouffer la personnalité de l’élève.

Ce qui fait la différence ? Ce sont ces professeurs capables de donner des œuvres trop difficiles par confiance, de laisser l’élève chercher, se tromper, trouver sa voie.

Il rend hommage à Aldo Parisot, qui lui a permis de s’ouvrir à un enseignement beaucoup plus libre et personnalisé, où la diversité devient richesse et où chacun peut développer sa propre voix musicale.

La transmission comme dialogue

Sa conception de la transmission est vraiment belle. Il se décrit comme un « voleur de grand chemin », toujours à l’affût de ce que les autres peuvent lui apprendre. Il n’y a pas, chez lui, de vérité imposée : il invite chacun à tester, à proposer, à se tromper et à débattre. La technique est là, bien sûr, mais ce qui compte, c’est de donner aux élèves la responsabilité de leurs choix, de les amener à chercher et à comprendre par eux-mêmes.

À travers ses anecdotes, ses souvenirs parfois très drôles (qui n’a jamais mis le violoncelle du mauvais côté ?), il défend une pédagogie de l’écoute, de la simplicité et de la bienveillance, toujours tournée vers la liberté. On sent, derrière chacune de ses histoires, une profonde empathie, une attention à l’autre, une volonté de ne jamais enfermer la musique dans des cadres trop étroits.

L’engagement, moteur d’une vie

Michel Strauss est vraiment une personne engagée. Un engagement artistique, bien sûr (des centaines de concerts, un parcours de supersoliste, une implication internationale), mais aussi un engagement humain, politique, solidaire. Il ne s’est jamais contenté d’une carrière de soliste : il a voulu rencontrer, transmettre, s’ouvrir à d’autres mondes, et continuer à lutter contre l’injustice, là où il se trouve.

Michel ne se prend jamais trop au sérieux : il aurait pu, dit-il, faire « plus de carrière », mais ce n’était pas son truc. Ce qui compte ? Les traces qu’on laisse, les rencontres, les complicités, l’inspiration donnée à d’autres. C’est sans doute la plus belle définition de la réussite.

La liberté, au cœur de la musique

Ce que je retiens, enfin, c’est ce rapport à la liberté : cette idée que même après toutes ces années, il monte sur scène sans tout prévoir à l’avance, pour garder vivant le plaisir de la découverte. Il rejette les recettes toutes faites et encourage chacun à oser, à s’écouter, à inventer. C’est aussi ce qu’il transmet à ses élèves aujourd’hui : la curiosité, la confiance, la liberté de trouver son propre chemin.

Je suis très reconnaissante à Michel Strauss d’avoir partagé avec moi, et avec vous, ce parcours, cette réflexion, cette passion qui dépasse de loin le seul cadre du violoncelle. J’espère que cette rencontre vous touchera autant que moi.

Vous pouvez retrouver l’intégralité de notre entretien sur ma chaîne YouTube.

N’hésitez pas à réagir, partager vos anecdotes ou poser vos questions en commentaire : Michel et moi serons ravis de vous répondre.

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A très vite,

Jeanne

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