Cette semaine, je vous propose une nouvelle cover à quatre voix de la chanson de la Renaissance Une jeune fillette, remise en lumière par le film Tous les matins du monde.

🎶 Une jeune fillette – chanson française de la Renaissance pour quatre violoncelles

J’avais envie de vous faire découvrir Une jeune fillette, une chanson française du XVIe siècle, à la fois simple et pleine d’élégance. Cette chanson est attribuée à Jehan Chardavoine, poète et musicien de la Renaissance.

À partir de la mélodie originale, j’ai imaginé une version pour quatre violoncelles en m’inspirant du style de la polyphonie vocale de la Renaissance : chaque voix est autonome mais intimement liée aux autres. Il ne s’agit pas simplement d’un arrangement, mais d’un tissage de lignes, comme une conversation à voix basse entre quatre instruments.

📜 Une chanson, une forme codifiée de la Renaissance

Aujourd’hui, on utilise le mot “chanson” pour parler de n’importe quel morceau chanté. Mais au XVIe siècle, en France, la chanson désigne un genre musical bien défini, avec ses propres règles d’écriture, tout aussi précises que celles d’une pavane ou d’une gaillarde. Il ne s’agit pas d’une danse, mais d’une pièce vocale sur un texte en langue française, souvent de caractère lyrique, spirituel ou parfois moral.

La chanson de la Renaissance française est généralement écrite à trois, quatre ou cinq voix, sans accompagnement instrumental.

🎬 Un peu de cinéma et beaucoup d’émotion

Une jeune fillette est chantée dans le film Tous les matins du monde (1991), réalisé par Alain Corneau. Ce long-métrage, tiré du roman de Pascal Quignard, raconte avec pudeur et intensité la relation complexe entre Monsieur de Sainte-Colombe, violiste solitaire et intransigeant, et son élève Marin Marais, ambitieux et tourmenté.

Le film met en scène deux époques, avec Jean-Pierre Marielle dans le rôle de Sainte-Colombe, Gérard Depardieu dans celui de Marin Marais adulte, et Guillaume Depardieu dans celui de Marais jeune. La musique y occupe une place centrale, comme un véritable personnage.

Une jeune fillette y est interprétée dans une scène très dépouillée, presque austère. Le choix de cette chanson participe à l’esthétique du film : un monde de silence, de lumière tamisée, de douleur contenue.

Ce moment de cinéma a contribué à populariser cette pièce ancienne auprès d’un large public et à susciter un nouvel intérêt pour la musique baroque française.

A bientôt pour de nouvelles covers,

Jeanne