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Comment choisir ses doigtés au violoncelle ?

Comment choisir ses doigtés au violoncelle ?

Dans cette article, je vais vous apprendre à choisir vous même vos doigtés sur une partition, pour vous aider à devenir plus autonome dans votre pratique du violoncelle.

Comment fonctionne le choix des doigtés ?

Arrivé à un certain niveau quand on joue du violoncelle, on commence à avoir envie de comprendre comment fonctionne le choix des doigtés. Comment choisir un doigté ? Pourquoi tel doigté et pas un autre ? Comment savoir si ce doigté est bon ou mauvais ? Ça veut probablement dire qu’il est temps pour vous d’essayer de mettre vous-même vos doigtés sur votre partition. 

Il existe quelques règles qui peuvent servir comme point de départ. Mais il y a des exceptions partout ! Quelque soit la règle que vous suivez, sachez que ce sera  toujours le contexte de la partition qui vous donnera la solution finale.

D’autre part, gardez à l’esprit qu’il n’existe pas de doigté parfait, car cela dépend  souvent des possibilités techniques et des préférences de chacun. Enfin, souvenez vous que le choix d’un doigté, c’est souvent du cas par cas, et que c’est l’habitude qui petit à petit, vous donnera des automatismes solides.

Cela étant dit, voici quelques règles de bases qui vous aideront à choisir vos doigtés.

Règle N°1 : Respecter la forme de votre main

La 1ère règle de base, c’est de toujours respecter la forme de votre main  de violoncelliste dans chaque position, en prenant bien sûr en compte les extensions avant et arrière.

Vos doigts seront toujours espacés d’1 demi-ton, sauf quand vous faites une extension, auquel cas vous obtiendrez 1 ton entre le 1er et le 2ème doigt. Donc, quand vous choisissez vos doigtés, vous devez toujours prendre en compte ces écarts, respecter cette forme, et ne pas chercher à bricoler en la modifiant, en faisant des écarts entre d’autres doigts.

Objectivement, je sais que beaucoup d’entre vous peuvent faire d’autres écarts avec vos doigts, en tirant un peu dessus ou en rajoutant de petits sauts entre les notes. Ce n’est pas impossible, et ce n’est pas interdit. Mais en faisant cela, vous prenez des risques, avec des conséquences immédiates sur la justesse et sur la stabilité de votre position de main gauche. En gardant une forme simple, toujours la même, avec des écart immuables, vous suivez un système stable et pérenne.

A partir de la 5ème position, par exemple avec un 1er doigt sur le FA sur la corde de LA, nous pouvons commencer à mettre un écart de 1 ton entre le 2ème et le 3ème doigt, en plus de l’écart possible entre le 1er et le 2ème doigt. Cela est possible grâce à la taille des écarts qui se réduit progressivement à mesure que vous descendez sur la touche. Et plus loin, en position du pouce, l’écart entre le 3ème et le 4ème doigt deviendra également possible.

Règle N°2 : Bien connaitre ses positions

La 2ème règle importante, c’est de bien connaître vos positions. Cela vous permet de baliser votre manche, et de savoir, quand vous cherchez des doigtés, quelles sont les positions dans lesquelles vous pouvez jouer telle ou telle note.

Quand vous voyez une note, par exemple le RE au dessus de la portée, vous savez probablement que vous pouvez le jouer avec un 4ème doigt en 1ère position. Mais savez-vous, de manière aussi certaine, que vous pouvez le jouer en 2ème position avec un 2ème ou un 3ème doigt, et également en 3ème position avec un 1er doigt ? Savez-vous aussi que vous pouvez jouez cette même note, mais sur la corde de RÉ, en 5ème, en 6ème ou en 7ème position, avec respectivement le 3ème, le 2ème et le 1er doigt ?

Pour chaque note que vous voyez sur votre partition, vous devez au maximum essayer de visualiser le champs des possibles des positions dans lesquelles vous pouvez jouer cette note. Si vous connaissez tous les choix possibles, vous serez plus à même de choisir la meilleure option.

Vous pouvez télécharger gratuitement le schéma de toutes les positions en pdf ici.

Cela vous paraitra peut être un peu fastidieux au début, mais avec un peu d’entrainement, vous verrez que cela deviendra automatique. Pour améliorer votre maitrise et votre connaissance des positions, rien de mieux que le travail des gammes. Je fais travailler plusieurs gammes en vidéo ici.

Règle N°3 : Privilégier le moins de gestes possible.

La 3ème règle importante, c’est de toujours privilégier le moins de gestes possible quand vous choisissez un doigté. Une série de notes peut se jouer dans une ou plusieurs positions données. Si un même passage peut se jouer sans bouger la main, nous allons souvent choisir cette option. Par exemple, on privilégiera l’extension par rapport au démanché, car l’extension nous permet de rester dans la même position plus longtemps et de limiter ainsi les déplacements. 

Attention, dans certaines situations, c’est l’inverse qu’on va chercher, c’est à dire qu’on va chercher à se déplacer souvent plutôt qu’à rester dans la même position. Les changement de positions peuvent être recherché pour 2 raisons principales :

1/ Eviter les cordes à vide

Si vous restez dans la même position, mais que cela implique de jouer des cordes à vide, c’est parfois quelque chose qu’on souhaite éviter. Par exemple, dans un passage très lent dans lequel on souhaite vibrer chaque note, une corde à vide impossible à vibrer sera à éviter

2/ Eviter les changement de corde.

Vous pouvez peut être jouer un passage sans changer de position mais en jouant sur plusieurs cordes. Or, vous n’êtes pas sans savoir que chaque corde a une couleur, un son qui lui est propre. Par exemple, la corde de La est beaucoup plus brillante que le Ré qui est plus feutrée. On va donc parfois vouloir démancher sur l’une ou l’autre de ces cordes pour garder la même couleur, le même timbre pour jouer un passage de manière homogène.

Que choisir entre deux bonnes options ? (Ou deux mauvaises)

C’est ici que rentre en compte plusieurs choses subjectives.

Bonus1/ Vos limites techniques

Selon votre niveau, vos difficultés, une manière de faire peut vous sembler très difficile, et une autre, qui arrive au même résultat, beaucoup plus simple. Par exemple, êtes vous plus à l’aise avec l’extension ou le démanché ? 

2/ Vos préférences personnelles

Quand vous atteignez un certain niveau de jeu, vous allez commencer à avoir des préférences en fonction de ce que vous voulez entendre. Par exemple, souhaitez vous entendre une glissade expressive entre deux notes, et donc rester sur la même corde, ou au contraire l’éviter  et changer de corde ?

3/ Le contexte

Chaque morceau est différent, chaque situation est différente, et malgré toutes les règles que vous pouvez connaître, il faudra toujours s’adapter au contexte de votre partition. C’est donc l’habitude et l’expérience qui petit à petit vous donneront les réflexes nécessaires.

J’irai même plus loin : Pour un passage donné, il existera différentes solutions de doigtés qui conviendront plus ou moins en fonction d’autres éléments que la partition, en fonction d’une  situation extérieure. Par exemple, si vous jouez dans une église qui résonne énormément, ou bien à l’extérieur avec un son très sec, le ”bon” doigté pourrait être différent. 

Par exemple, dans certaines pièces virtuose, j’ai souvent travaillé 2 doigté en parallèle. Un doigté virtuose, brillant et risqué, et un doigté plus sûr, plus prudent et moins impressionnant. Le jour du concert ou du concours, selon l’état d’esprit, on peut alors choisir si on veut rester prudent ou si on veut prendre un risque !

Pour résumer

Bref, voilà les règles de bases. Le reste viendra avec l’expérience et l’habitude. Si vous étudiez avec un professeur, je vous conseille d’essayer de mettre vous même les doigtés sur votre partition et de la lui montrer pour avoir ses corrections. Vos erreurs vont feront progresser, et petit à petit, tout cela deviendra plus évident et plus facile pour vous.

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